Les Passagers de la case Ponia
Ce devait être un reportage sur l’histoire étonnante de la MEEAO, de son âge d’or à sa chute. Faute de diffuseur, nous n’avons pas pu le terminer. Nous tenions quand-même à vous livrer la vie des locataires au travers de leurs témoignage. Il s’agit tout autant d’un portrait de l’illustre demeure que celui de ceux qui l’occupèrent.
L’histoire
C’était le siège des idées progressistes et indépendantistes ouest-africaines en France. De hauts dignitaires africains, comme Léopold Sedar Senghor, y ont séjourné. Situé à deux pas de la Porte Dorée à Paris, la Maison des étudiants des Etats d’Afrique de l’Ouest (MEEAO) est aujourd’hui muette. Le 20 octobre dernier au petit matin, ses habitants ont définitivement quitté les lieux. En pleine année des célébration de l’indépendance, beaucoup voient la perte d’un lourd symbole.
Acquis par l’AOF (Afrique occidentale française) en 1950 pour y installer ses représentants, l’immeuble du 69 boulevard Poniatowski, à Paris, est rétrocédé à sept Etats de l’Afrique de l’Ouest en 1959. Il acquiert rapidement une réputation sulfureuse auprès des gouvernements. Jusqu’en 1980, il abrite le siège de la Feanf (Fédération des étudiant d’Afrique noire en France). Un bouillonnement intellectuel auquel participent Léopold Sédar-Senghor ou encore Aimé Césaire.
Au début des années 2000, la population change. Travailleurs et familles remplacent étudiants et intellectuels dans les chambres exiguës. Faute de moyens, les conditions de logement et d’hygiène se dégradent dangereusement. Au grand dam des résidents de la première heure. Sous le coup d’une procédure de bien sans-maître, l’immeuble repasse sous la coupe de l’Etat français qui veut le réhabiliter.
Depuis, un autre combat se joue. Epaulés par la Ligue des droits de l’homme, les résidents se battent pour obtenir une solution de relogement et pour obtenir la régularisation des résidents sans-papiers.
Aujourd’hui, les pensées oscillent entre la nostalgie du passé glorieux de la maison, le soucis d’un relogement dans des conditions acceptables, et le rêve d’une renaissance de ce qui fut le creuset du progressisme ouest-africain.
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Le reportage Audio
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