La veiller, après avoir contrôlé batteries et carte mémoire, j’ai estimé mes besoins en matériel, histoire de soulager mon sac de tout poids superflu. Je n’avais prévu qu’une petite quantité de matos. Après tout, ce n’est qu’une conférence de presse me disais-je alors (*), et rien ne justifie à priori un tassement précoce des vertèbres.
Au matin, quelques minutes avant de partir, je me ravisai au dernier moment et emportai tout le matériel. Même le Leica. Je comptais l’utiliser pour flâner du côté de la tour Eiffel pendant les deux heures de temps libre prévus entre le tour de table et la conférence de presse.
J’ai eu le nez fin ! D’abord, chose rare, tout le matos m’a servi. Ensuite, je me suis retrouvé pour la première fois avec une carte mémoire blindée avant la fin de la conférence pour cause de lumière pourrie (et allez savoir pourquoi Nathalie Kosciusko-Morizet est allée se planquer dans le coin le plus sombre pour répondre aux interviews). J’ai donc dû terminer l’exercice au Leica !
C’est la première fois que je suis confronté à ce type de situation : reportage d’actu chaude à réaliser au pied levé avec un boitier intégralement manuel. Mais, contrairement à ce à quoi je m’attendais, je me suis senti très à l’aise à shooter de cette manière. On fait d’autres choses en suivant un autre mode opératoire totalement différente. L’impossibilité de prendre plusieurs clichés de suite m’a obligé à repérer très rapidement les scènes intéressantes et à envisager le mode de prise de vue tout à fait différemment. De vieux réflexes me sont revenus (estimer la distance, la lumière, se déplacer, bouger sans cesse, focale fixe oblige). Utiliser un matériel différent m’a naturellement conduit à me détacher des autres photographes.
Je ne sais pas si ces images sont réussies (comme je ne peux pas les proposer pour publication pour cause de délais de traitement je ne les ai pas encore développées), mais je pense renouveler l’expérience, volontairement cette fois ! Bon, ça ne m’a pas empêché d’acheter illico une carte mémoire supplémentaire…
Pour se consoler de n’avoir aucune image issue du Leica à regarder, voici tout de même un portrait de NKM (au numérique donc).
Nathalie Kosciusko-Morizet lors du Grenelle des antennes-relais (© Guillaume Garvanèse)
(*) Enfin, façon de parler parce que j’avais quand-même en charge un type de production un peu particulier qui ne rendait pas la chose aussi anodine. Mais j’y reviendrai.